

ISKAY signifiant “deux” ou “paire” dans la langue quechua,’une des langues les plus parlées de la région andine. Il signifie . Ce nom porte en lui l’essence du projet : une rencontre entre deux personnes, deux cultures, deux parcours.
Inspirées par les scènes de vie quotidienne à La Paz et à Buenos Aires, nous imaginons des vêtements contemporains comme une extériorisation de mon identité. Ce projet est très marqué par la réflexion sur l’idée d’appartenance, concept qui danse entre la nostalgie et la découverte.
Nous n’étions pas nées à Buenos Aires, et pourtant, nous nous sentions de là-bas.
C’est une sensation que je continue à explorer à Paris aujourd’hui : une nouvelle couche qui s’ajoute à la question du “chez soi”.
Avoir grandi à La Paz au sein d’un système éducatif français, différent de celui de ma famille, a profondément influencé ma relation aux langues, aux cultures, et par conséquent à mon identité.
Cette expérience m’a permis de comprendre que le sentiment d’appartenance est mouvant, qu’il se transforme au fil du temps, des influences, des rencontres et des étapes de vie.
Ce qui m’ancre aujourd’hui, ce sont les choses qui me rappellent que je suis bolivienne : mes amis d’enfance, la musique, les voyages dans mon pays, les nouvelles que j’écoute, ou même apprendre à danser entre toutes ces choses.
Nous n’avons jamais vraiment eu un lieu d’appartenance fixe, ni complètement enracinées dans nos villes d’adoption, ni totalement dans nos pays d’origine. ISKAY devient alors un espace de dialogue entre nos traditions, un lieu symbolique où nos identités peuvent coexister, s’exprimer et évoluer.




COLLECTION MUSAS DE POLLERA
La collection s’inspire de la Chola Paceña, icône de la force féminine andine.
Avec sa pollera, une jupe ample qu’elle porte avec fierté, elle occupe tous les espaces : le marché, le terrain de football, voire la montagne, où elle pratique l’alpinisme.
Les cholas sont des femmes audacieuses, qui défient les stéréotypes de genre et les préjugés imposés par la société. Elles font ce qu’elles veulent, sans jamais renoncer à ce qui les représente le mieux : leurs polleras. Ce vêtement ne limite pas leur liberté de mouvement, au contraire, il affirme leur identité.
Pendant longtemps, le terme chola a été utilisé de manière péjorative pour désigner les femmes autochtones portant la pollera. Mais les transformations sociales et culturelles lui ont donné un nouveau sens. Aujourd’hui, être chola est devenu un symbole de fierté, de résistance et d’identité andine.
La chola est aussi une figure ingénieuse et déterminée, qui trouve des solutions et bouscule les normes. Elle fait du sport, elle travaille, elle dirige sans jamais avoir besoin de changer sa manière de s’habiller.
Cette collection rend hommage à mon arrière-grand-mère et à toutes les autres cholas qui, malgré les discriminations, avancent avec force, défient les rôles qu’on leur a imposés et tracent de nouveaux chemins à partir de leur propre manière d’habiter le monde.










CAPSULE COLLECTION
​Cette capsule est née lors d’une de mes visites à ma famille en Bolivie, à partir de vêtements trouvés, dans l’un des plus grands marchés de seconde main d’Amérique du Sud, à la feria 16 de Julio situé, El Alto. Chaque année, des tonnes de vêtements issus de la surproduction du Nord global y arrivent.
Parmi ces montagnes textiles entreposés, j’ai sélectionné des pièces colorées pour expérimenter avec des techniques d’upcycling.
Mon inspiration s’est aussi nourri du marché d’Uruguay, un lieu très présent dans mes souvenirs d’enfance.




BARCELONA PHOTOSHOOTING
J’ai un lien particulier avec Barcelone, où vit ma sœur et où, avec le temps, j’ai appris à me déplacer avec familiarité. C’est là que nous avons réalisé cette séance photo, avec Isabel Ríos, photographe, et Ignacia Hofmann, directrice artistique, toutes deux faisant partie de mon cercle proche.
Nous avons emmené les pièces dans un cadre méditerranéen, vibrant et cosmopolite, très différent des Andes, origine habituelle de mes collections. Ce contraste a donné lieu à un dialogue visuel entre deux territoires éloignés, mais également présents dans mon parcours personnel.
Cette collaboration reflète aussi un parcours migratoire qui m’est propre : certaines pièces ont été conçues en Argentine, d’autres en Bolivie, puis photographiées à Barcelone, la ville qui m’a accueillie à mon arrivée en Europe.







PHOTO PRODUIT
Chaque vêtement présenté ici fait partie d’une série limitée, réalisée de façon artisanale. La coupe, les finitions et le caractère propre à chaque modèle traduisent une attention au geste et à la fabrication. Ces créations s’inscrivent dans une approche du vêtement qui privilégie le soin, l’intention, et une esthétique urbaine et personnelle.





